Le corps, porte d'accès vers le monde intérieur
Nul doute que le monde moderne a permis de développer nos capacités cognitives, en stimulant depuis l’enfance, le raisonnement et l’activité cérébrale (sciences, mémorisation, etc.) Étonnamment, ces capacités cognitives (QI) semblent à présent stagner (cf Sciences et Vie n°1135, Avril 2012) tandis que nos sociétés redécouvrent la place du corps et du bien être dans la vie quotidienne (massage, yoga, Spa etc.)
Que ce soit par le biais des émotions, des tensions musculaires ou tout simplement des sensations, le corps nous parle de ce que nous vivons. Il envoie des signaux, des informations. Il nous invite à la prise de conscience. Ces signaux nous permettent d’agir en conséquence, si tant est que l’on soit en mesure de les prendre en compte.
Par exemple, une montée de colère subite, pourra nous alerter sur la situation que l’on est en train de vivre et nous faire comprendre qu’elle ne nous correspond pas, qu’elle appelle une réaction de notre part, ou qu’elle vient heurter une partie sensible en nous-même. Le corps est alors un outil, un moyen d’entrer en interaction avec soi, et avec ce qui est extérieur à soi. Un moyen aussi, de prendre des décisions, le ressenti venant compléter le raisonnement.
Mais si le corps nous dit ce qui se passe en nous, il mémorise aussi ce qui s’est passé pour nous. Qu’il s’agisse de cicatrices, de zones douloureuses, de perte de sensation ou même de façon de respirer etc. il témoigne d’un vécu, d’une histoire.
Le travail psychocorporel permet l’accès et la libération d’une partie souffrante de soi qui s’est imprimée dans le corps, mais qui redevient accessible par le corps. C’est une approche particulièrement indiquée lorsque l’on a tendance à trop « être dans sa tête » et pas assez « dans son corps ». Que ce soit par le ressenti, le toucher, ou le souffle, le corps est alors une porte d’entrée vers notre monde intérieur. Une porte qui permet l’émergence d’émotions non éprouvées dans des situations passées. Une porte qui permet de se réapproprier une histoire que l’on a mal vécue.
C’est pourquoi, l’approche psychocorporelle laisse une large part à l’expression du corps et redonne à celui-ci une place centrale dans la thérapie. Pour autant, il ne s’agit pas d’opposer la tête au corps ; les deux sont complémentaires, et lorsque la tête prend à nouveau en compte le corps, et que les deux sont reliés, le processus thérapeutique est pleinement à l’œuvre.